l’assurance dommages-ouvrage
L’assurance dommages-ouvrage
Résumé :
L’article L. 242-1 du code des assurances énonce les personnes soumises à l’obligation de souscription d’une assurance dommages-ouvrage. Le mandataire du propriétaire de l’ouvrage fait partie des personnes concernées par cette obligation. Le syndicat des copropriétaires peut décider de réaliser des travaux relevant du domaine de l’assurance de garantie décennale (article 1792 et suivants du code civil). Le syndic devra, en tant que mandataire du syndicat, souscrire une assurance de dommages-ouvrage pour ces travaux.
L’article L. 243-3 du code des assurances édicte une sanction pénale pour le non-respect de cette obligation (ces sanctions ne concernent pas les particuliers qui font construire pour eux-mêmes ou leur cercle familial). La sanction maximale prévue est un emprisonnement de six mois et une amende de 75 000 euros ou de l’une de ces deux peines seulement.
Pratiquement, le syndic soumettra en assemblée générale le contrat d’assurance dommages-ouvrage. Ce contrat fait partie des archives syndicales de l’article 18-2 de la loi du 10 juillet 1965. Il devra être conservé pendant un délai de 10 ans par le syndic, et sera transmis au nouveau syndic en cas de changement de gestionnaire.
Les contrats d’assurance dommages-ouvrage en cours font l’objet d’une inscription au carnet d’entretien de l’immeuble.
En cas de sinistre, l’indemnité versée au titre de l’assurance dommages-ouvrage doit être consacrée au financement des travaux de réparation de l’ouvrage assuré.
Les textes de loi :
Le premier alinéa de l’article L 242-1 du code des assurances indique : Toute personne physique ou morale qui, agissant en qualité de propriétaire de l’ouvrage, de vendeur ou de mandataire du propriétaire de l’ouvrage, fait réaliser des travaux de construction, doit souscrire avant l’ouverture du chantier, pour son compte ou pour celui des propriétaires successifs, une assurance garantissant, en dehors de toute recherche des responsabilités, le paiement de la totalité des travaux de réparation des dommages de la nature de ceux dont sont responsables les constructeurs au sens de l’article 1792-1, les fabricants et importateurs ou le contrôleur technique sur le fondement de l’article 1792 du code civil.
l’article 1792 du code civil dit : Tout constructeur d’un ouvrage est responsable de plein droit, envers le maître ou l’acquéreur de l’ouvrage, des dommages, même résultant d’un vice du sol, qui compromettent la solidité de l’ouvrage ou qui, l’affectant dans l’un de ses éléments constitutifs ou l’un de ses éléments d’équipement, le rendent impropre à sa destination.
Une telle responsabilité n’a point lieu si le constructeur prouve que les dommages proviennent d’une cause étrangère.
et pour finir le 1792-1 : Est réputé constructeur de l’ouvrage :
1° Tout architecte, entrepreneur, technicien ou autre personne liée au maître de l’ouvrage par un contrat de louage d’ouvrage ;
2° Toute personne qui vend, après achèvement, un ouvrage qu’elle a construit ou fait construire ;
3° Toute personne qui, bien qu’agissant en qualité de mandataire du propriétaire de l’ouvrage, accomplit une mission assimilable à celle d’un locateur d’ouvrage.
Que couvre-t-elle ?
L’assurance dommages-ouvrages couvre les dommages qui compromettent la solidité de l’immeuble, qui rendent un logement inhabitable ou qui nuisent gravement à son occupation normale, mais aussi les dommages aux équipements indissociables du gros oeuvre, ou encore les dégats aux éléments dissociables du gros oeuvre mais qui empêchent une utilisation normale du logement (par exemple, l’installation d’une chauffage central commun).
(les biens d’équipement indissociables sont ceux dont la dépose, le démontage ou le remplacement ne peut s’effectuer sans abîmer ou enlever une partie de l’ouvrage fondamental qui leur sert de support)
par exemple :
- Fissures importantes des murs
- Infiltrations d’eaux dans les sous-sols
- Affaissements de murs, de dalles
- Décollement et chute des enduits de façades
- Rupture d’une canalisation encastrée
- Infiltration d’eau dans un logement par une canalisation située dans une gaine
- Infiltration d’eau par la toiture
- Défaut d’isolation thermique des murs
- …
Quand la souscrire ?
Avant les travaux, avec un vote en assemblée à la même majorité que le vote validant les travaux.
Il n’y a par contre pas de liste prédéfinie de travaux nécessitant une D.O.
Comment déclarer un sinistre ?
La déclaration doit être adressée à l’assureur par lettre recommandée avec AR
Elle doit préciser les points suivants :
Déroulement :
-un petit dessin vaut mieux qu’un long discours-
Les risques en cas d' »oubli » de souscription :
Combien coûte-t-elle ?
les tarifs sont progressifs en fonction du coût des travaux.
à titre d’exemple, une moyenne d’environ 2000 € est constatée pour des travaux d’un montant inférieur à 50 000 €, 2,80 % jusqu’à 300 000 €, 2,50 % au-delà.
Conclusion :
Au regard des lois et des jurisprudences, il semble qu’il soit obligatoire de la souscrire lors tous les travaux de destruction, création ou réhabilitation. (y compris ceux soumis en garantie biennale !! ) car tous les travaux mal faits ou presque peuvent rendre un appartement impropre à son habitation ou empêcher son utilisation normale…
Il n’est pas possible de faire une liste plus ou moins exhaustive de travaux pour lesquels elle serait plus utile, mais disons que les travaux de gros oeuvre, ravalement ou étanchéité sont ceux qui font courir le plus de risques.
Notons aussi que dans les faits, l’assurance de la copropriété se charge généralement des recherches de responsabilité des entreprises et donc, si ces entreprises n’ont pas mis la clef sous la porte, elle suffit…